L’artiste viennois Franz West propose, depuis le début des années 1970, des sculptures et des installations qui remettent en question les frontières entre l’objet d’usage familier et l’œuvre d’art. La chaise, la table, le fauteuil, le divan, le lit, le tapis, les tissus de revêtement, etc., deviennent tour à tour le support d’une réflexion critique, provocatrice et volontiers insolente, sur la nature et la portée du geste artistique. Influencé par les courants de la performance et de l’actionnisme viennois, West s’intéresse à l’implication du corps dans l’art et prône le croisement de l’art et de la vie. Très tôt, il crée des sculptures portables en papier mâché, qu’il nomme Paßstücke (Adaptatives), avec lesquelles le spectateur est appelé à interagir et à performer. Ses œuvres arborent généralement un caractère ludique et contestent les balises traditionnelles de l’art. Vers la fin des années 1980, West réalise des installations qui existent à la frontière de la sculpture et du mobilier, pouvant être utilisées et modifiées par le public. Les meubles du quotidien deviennent un motif central dans son œuvre.

Portait de Franz West.
Photo : © Markus Roessle