Reconnu internationalement pour ses recherches profondément novatrices dans le champ de l’art vidéo, Gary Hill produit, depuis les années 1970, des œuvres et des installations vidéographiques et sonores qui approfondissent les rapports entre le son, l’image et le langage. D’abord sculpteur, il étudie à la Art Students League of New York et réalise ses premières expériences avec la vidéo au sein de la Woodstock Community Video, en 1973. Dans ses œuvres, il explore les propriétés formelles de ce mode d’expression émergent, jouant sur la conjonction d’éléments visuels, électroniques et sonores. La sculpture fait partie de sa production, se manifestant par l’intégration d’éléments structuraux dans plusieurs de ses installations vidéographiques comme Hole in the Wall, 1974, ou Dervish, 1993-1995, une œuvre de la collection du Musée d’art contemporain de Montréal. Connu pour sa rigueur expérimentale, Hill s’interroge sur la perception sensorielle ou temporelle et concentre son action sur l’interactivité avec le spectateur. Inspiré par divers écrits, dont ceux de Maurice Blanchot, de Martin Heidegger, de Ludwig Wittgenstein et de Lewis Carroll; il déconstruit la vidéo sur tous les plans possibles, bousculant les codes et la sémantique, et ce, dans le but d’articuler un langage électronique propre au médium. Les processus de la pensée et la relation entre le temps, le langage écrit ou parlé et la conscience, sont à la base de ses œuvres qui se concrétisent dans l’expérience physique et mentale du spectateur.

arrêt sur image de Remarques sur les couleurs (version française de « Remarks on Color, 1994 »), 1994-1998, Gary Hill, Vidéogramme couleur, projecteur vidéo, sonorisation amplifiée, 49 min, E.A. 1/1.
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© Gary Hill / SOCAN (2022)