Comité du Symposium : Éric Bujold, Danièle Patenaude, John Zeppetelli, Julie Couture, Pascal de Guise, Josée Bélisle et François Dufresne
Dans l’esprit d’un comité d’acquisition muséal, la neuvième édition du Symposium des collectionneurs, généreusement commanditée par Banque Nationale Gestion privée 1859, s’est tenue exceptionnellement au Musée, dans les salles de l’exposition L’Œil et l’Esprit, le mardi 3 novembre 2015.
Coprésidé par Julie Couture et Pascal de Guise, cet événement bénéfice de la Fondation du Musée a rassemblé 70 invités conviés à participer au choix de la prochaine œuvre qui viendra enrichir la Collection du Musée.
Les conservateurs Lesley Johnstone et Mark Lanctôt et la responsable des créations multimédias Louise Simard ont présenté les œuvres de Patrick Bernatchez (Lost in Time, 2014, film couleur transféré sur support numérique, 46 min, son) de Jon Rafman (New Age Demanded ; Rivers North of the Future), 2014, impression au jet d’encre) et de Jessica Eaton (cfaal 314 et cfaal 352, 2013, impression au jet d’encre).
Au terme de leurs délibérations, nos invités ont retenu les deux œuvres photographiques de Jessica Eaton.
Née à Regina, Saskatchewan, en 1977, Jessica Eaton a étudié à la Emily Carr University of Art and Design de Vancouver (B. A. en photographie, 2006). Son travail s’avère une réflexion fondamentale sur la photographie, ses procédés et les passages de la technique analogique traditionnelle à la technologie numérique.
Elle fabrique littéralement ses images en utilisant une caméra analogique et un procédé d’addition tripartite de la couleur découvert dans un vieux manuel publié par Kodak. Le titre de sa série cfaal indique clairement les références à l’artiste du Bauhaus Josef Albers et à l’Américain Sol LeWitt, « Cube for Albers and LeWitt », et sa prédilection pour un vocabulaire formel géométrique et concis — le cube, le carré, les bandes colorées, le prisme. Elle construit des cubes de dimensions variées et elle les peint en noir, en blanc et en différentes nuances de gris. Elle les photographie plusieurs fois sur le même négatif, en posant chaque fois un filtre coloré différent sur la lentille : vert, rouge, bleu. Elle en arrive ainsi à créer de vibrantes compositions qui procèdent au départ d’une absence de couleur. Complètement absorbée par les potentialités du processus photographique, elle nous révèle des images iconiques, abstraites, qui ne relèvent pas du réel mais qui résultent avant tout de l’expérience et d’une relative imperfection.