Montréal, le 24 mai 2013 — Pour lancer la saison estivale, le Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) présente une exposition-bilan consacrée à l’artiste montréalais Michel de Broin. Première présentation majeure dans un musée au Canada, Michel de Broin rassemble quelque 30 œuvres, dont près du tiers inédites et créées pour l’occasion. En même temps, le MAC propose la première exposition individuelle au Canada dédiée à l’artiste Eve Sussman et à la Rufus Corporation de Brooklyn. Michel de Broin et Eve Sussman ● Rufus Corporation seront à l’affiche au Musée d’art contemporain de Montréal du 24 mai au 2 septembre 2013.
Michel de Broin
Par sa sélection d’œuvres produites au cours des dix dernières années, l’exposition Michel de Broin témoigne de l’intérêt indéfectible de l’artiste pour les notions de résistance, d’appropriation et de recyclage. En plus de 20 ans de pratique, cet artiste multidisciplinaire n’a eu de cesse de remettre en question divers systèmes et leur fonctionnement. Adoptant un point de vue critique mais ludique à l’égard des objets usuels et des idées toutes faites, de Broin s’emploie à mettre en lumière, par le biais d’analogies et de métaphores, ce qui guide et encadre nos actions et interactions dans notre environnement quotidien. Interrogeant la coexistence d’éléments opposés, le rapport entre l’étrange et le familier, l’artiste explique : « Une des prémisses de ma pratique consiste à introduire un élément hétérogène à l’intérieur d’un système normatif pour voir comment cet agent produit dans son nouveau contexte des réactions inédites. » À titre d’exemple, mentionnons Silent Screaming, une œuvre phare créée en 2006-2007 qui présente un dispositif conçu pour étouffer le son produit par un système de sécurité en créant le vide – un environnement où le son ne peut voyager. Le visiteur observe alors le mouvement du marteau qui frappe la cloche, mais sans en entendre le cri d’alarme.
Michel de Broin préconise une approche expérimentale de sorte que ses œuvres sont en constante évolution. Souvent, les limites entre l’esquisse préparatoire ou la maquette, le travail de documentation et l’œuvre achevée se confondent et se brouillent. Il arrive, en effet, qu’une maquette soit présentée comme une œuvre en soi et qu’elle prenne subséquemment la forme d’une sculpture, d’une photo ou d’une vidéo. Dans la présente exposition, on retrouve des versions actualisées d’œuvres déjà présentées, telles Embrase-moi, 1993-2013, et Objet perdu, 2002-2013.
Les œuvres spécialement créées par l’artiste en 2013 pour cette exposition sont la monumentale Blowback mettant en scène deux répliques à échelle 2/3 de canons Howitzer datant de la Seconde Guerre mondiale, rattachés à leurs extrémités, Anthropométrie, Étant donnés, L’Abîme de la Liberté, L’Étendue de l’abîme, Tenir sans servir c’est résister et Têtes de pioches.
Né à Montréal en 1970, Michel de Broin a été lauréat du Prix artistique Sobey en 2007 et a participé à la 1ère Triennale québécoise du Musée d’art contemporain de Montréal en 2008. En plus d’avoir exposé son travail en Europe, aux États-Unis et au Canada, l’artiste a présenté d’importants projets (permanents et temporaires) conçus pour l’espace public tels que Majestic (La Nouvelle-Orléans, 2011), Révolution (Rennes, 2010), La maîtresse de la tour Eiffel (Paris, 2009), Overflow (Nuit Blanche, Toronto, 2008), Encerclement (Scape Biennale, à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, 2006), Shared Propulsion Car (Exit Art, New York, 2005 / Mercer Union, 2007) et Révolutions (Collection de la Ville de Montréal, Parc Maisonneuve-Cartier, 2003). Dans sa collection, le MAC compte l’imposante sculpture Black Whole Conference, 2006, un assemblage sphérique de 72 chaises, et a récemment acquis Dead Star, 2008, Cut into the Dark, 2010, et Drunken Brawl, 2011, dans le cadre de la 6e édition du Symposium des collectionneurs Banque Nationale Gestion privée 1859. Les œuvres de Michel de Broin font partie de plusieurs collections particulières et publiques en France, en Allemagne, en Corée, aux États-Unis et au Canada.
Commissariat
Mark Lanctôt, conservateur au Musée d’art contemporain de Montréal, est le commissaire de l’exposition Michel de Broin.
Catalogue
En lien avec cette exposition, le Musée d’art contemporain de Montréal publie Michel de Broin, un catalogue de 160 pages, illustré de 30 planches couleur alors que quelque 60 images en noir et blanc illustrent ses œuvres antérieures. Cette publication regroupe un essai de Daniel Sherer intitulé Mécanismes entropiques et appareils remodelés : Michel de Broin et l’inconscient technologique de même qu’une entrevue avec l’artiste réalisée par le commissaire Mark Lanctôt. La publication, vendue au coût de 29,95 $, est disponible à la Boutique du MAC et en librairie.
Eve Sussman ● Rufus Corporation
L’exposition Eve Sussman ● Rufus Corporation réunit une série de travaux étroitement liés et créés sur une période de quatre ans lors de nombreux voyages en Russie et en Asie centrale. La présentation se concentre sur l’installation filmique whiteonwhite:algorithmicnoir. whiteonwhite s’inspire des abstractions radicales de Kazimir Malevitch et de ses réflexions sur la transcendance, de même que du destin de l’astronaute russe Iouri Gagarine. Générée par algorithme, montée en temps réel et fortement marquée par des cinéastes du XXe siècle comme Andreï Tarkovski, Jean-Luc Godard et Michelangelo Antonioni, whiteonwhite est une exploration fascinante de l’espace et du temps, de l’utopie et de la dystopie, de la narration fragmentée et des paysages ravagés par des perturbations économiques et écologiques. L’utilisation d’une programmation algorithmique a pour résultat de donner au film une durée indéfinie et de faire en sorte qu’il n’est jamais le même. La toile de fond de cet ambitieux projet est la désillusion qui marque les sociétés de la fin de l’ère communiste et les illusions qui continuent d’habiter les sociétés occidentales au temps du capitalisme tardif. Une série de photographies de Simon Lee, réalisée pendant le tournage de whiteonwhite accompagne l’exposition.
La pratique variée d’Eve Sussman et de la Rufus Corporation comprend le cinéma, la vidéo, la photographie et l’installation. Sussman s’est taillée une réputation internationale grâce à deux ambitieux films, 89 Seconds at Alcázar, 2004, qui renvoie à l’œuvre Les Ménines, de 1656 de Diego Velázquez, et The Rape of the Sabine Women, 2007, qui évoque le tableau de Jacques-Louis David intitulé Les Sabines, de 1799. En 2003, Sussman a amorcé un travail de collaboration avec la Rufus Corporation, un groupe de réflexion qui réunit des acteurs, des artistes, des musiciens, des écrivains et des producteurs qui collaborent à la création d’œuvres d’art. Eve Sussman est née en Angleterre en 1961; elle vit et travaille à Brooklyn, New York. L’artiste est représentée par la Cristin Tierney Gallery à New York.
Commissariat
Lesley Johnstone, conservatrice au Musée d’art contemporain de Montréal, est la commissaire de l’exposition Eve Sussman ● Rufus Corporation.
Catalogue
Un catalogue de 112 pages accompagne l’exposition Eve Sussman ● Rufus Corporation.
Cette publication regroupe trois essais, notamment whiteonwhite de Lesley Johnstone, commissaire de l’exposition, The Promise of whiteonwhite de Johnathan T. D. Neil de même que Monuments of Fire de Jeff Wood. La publication est disponible à la Boutique du MAC et en librairie et est vendue au coût de 22,95 $.
Source et renseignements
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Anne Dongois
T. 514 826-2050
[email protected]