Montréal, le 3 octobre 2012 — Cet automne, le Musée d’art contemporain de Montréal consacre une exposition d’envergure au peintre québécois Pierre Dorion. Faisant état de la pratique des quelque vingt dernières années de cette figure majeure de la peinture au Québec et au Canada, l’exposition s’inscrit dans la foulée des expositions monographiques que le MAC consacre à des artistes de la même génération. En même temps, le MAC présente l’exposition de la vidéaste brooklynoise Janet Biggs à l’occasion de Montréal / Brooklyn, l’événement d’art actuel mis sur pied par Le Centre CLARK dans le but d’établir un échange culturel entre 2 villes, 16 institutions et 40 artistes. L’exposition de Janet Biggs au Musée d’art contemporain de Montréal constitue une première au Canada. Pierre Dorion et Janet Biggs seront à l’affiche au Musée d’art contemporain de Montréal du 4 octobre 2012 au 6 janvier 2013.

Pierre Dorion

Réunissant plus de 70 œuvres majeures réalisées depuis 1994, l’exposition Pierre Dorion présente un bilan critique de la peinture de cet artiste québécois majeur. Bien que plusieurs aient souligné avec justesse l’importance de la photographie dans le processus d’élaboration des tableaux du peintre montréalais, cette exposition s’intéresse davantage à leur présentation qu’à leur conception. Le point de départ de l’exposition est une reconstitution de Chambres avec vues, une exposition organisée et présentée par l’artiste en 1999 dans un appartement vacant de l’édifice Les Dauphins sur le Parc situé devant le parc La Fontaine, à Montréal. Dorion proposait alors un mode de présentation installatif de son travail pictural, comme en témoigne la mise en abîme qu’on retrouve dans l’œuvre Chambre à coucher, 1999. Dans cette partie de l’exposition, on observe l’évolution d’un dialogue entre l’espace physique où a lieu l’exposition et l’image de cet espace. C’est aussi à partir de la reconstitution de Chambres avec vues que l’exposition nous permet d’identifier les origines de la démarche actuelle du peintre ainsi que les étapes dans sa production qui ont mené au grand dépouillement qui caractérise aujourd’hui son œuvre.

Plus loin dans l’exposition, l’accrochage des œuvres suivra de plus près une organisation chronologique classique, mais avec l’intrusion hors séquence de quelques tableaux. On sera à même de constater dans ce parcours que, depuis Chambres avec vues, les tableaux de Pierre Dorion sont formellement de plus en plus dépouillés. En effet, on remarque que l’identité, la fonction et la référence à l’histoire sociale et culturelle des lieux photographiés, en vue d’être peints par l’artiste, sont rendues dans un style épuré, aux frontières de l’abstraction. À preuve, les deux polyptyques inédits que l’artiste a conçus spécialement en 2012 pour l’exposition, soit Gate (The Piers) et Sans titre (DB). Dans une entrevue réalisée par le MAC, l’artiste explique ainsi son travail récent : « Dans les dernières années, j’ai beaucoup travaillé à partir de photos prises dans des galeries ou des musées lors de voyages et, ainsi, des œuvres ou des fragments d’œuvres s’y trouvent représentés. Mon choix va vers des œuvres plus dépouillées formellement, très minimalistes, où les limites entre l’architecture et l’œuvre se fondent dans le tableau. »

L’exposition Pierre Dorion sera en tournée à compter de mars 2013, grâce à l’appui du ministère du Patrimoine canadien par le biais du Programme d’aide aux musées. La Dalhousie Art Gallery à Halifax sera son premier point de chute.

Né à Ottawa en 1959, Pierre Dorion vit et travaille à Montréal. Artiste diplômé de l’Université d’Ottawa en 1981, Pierre Dorion expose de façon régulière à Montréal de même qu’à travers le Canada, à New York et en Europe. Il est représenté par la Galerie René Blouin à Montréal, la Diaz Contemporary à Toronto et la Jack Shainman Gallery à New York. En plus des nombreuses expositions individuelles qui lui ont été consacrées au cours des 30 dernières années, plusieurs manifestations artistiques majeures, telle Aurora Borealis en 1985, ont accueilli ses travaux. Pierre Dorion compte aussi à son actif d’importantes expositions en

solo dont Auto-portraits : 1990-1994 au Centre international d’art contemporain de Montréal, en 1994 ; Solo : La peinture de Pierre Dorion à la Galerie d’art du Centre culturel de l’Université de Sherbrooke, en 2002, et Pierre Dorion : Peinture et photographie, au Musée des beaux-arts de Montréal, en 2010.

Commissariat

Mark Lanctôt, conservateur au Musée d’art contemporain de Montréal, est le commissaire de l’exposition Pierre Dorion.

Catalogue

En lien avec cette exposition, le Musée d’art contemporain de Montréal publie Pierre Dorion, un catalogue de 180 pages, illustré de 140 planches couleur, dont plusieurs doubles pages. Cette publication regroupe trois essais, notamment « Sans titre (Pierre Dorion) » de Mark Lanctôt, commissaire de l’exposition, « The Moving. Abstraction et émotion dans l’œuvre de Pierre Dorion » de David Deitcher de même que le texte de Stephen Horne, « Pierre Dorion. Lieux de désaffection ». La publication vendue au coût de 39,95 $ est disponible à la Boutique du MAC et en librairie.

Janet Biggs

Janet Biggs est principalement connue pour son travail en vidéo, photographie et performance où l’exploration des extrêmes, qu’ils soient géographiques ou physiques, constitue le point d’ancrage. Dans son œuvre, l’artiste pousse ses personnages autant qu’elle-même aux limites du possible. Quatre œuvres vidéographiques de Janet Biggs, réalisées entre 2010 et 2012, seront projetées au MAC, soit Fade to White (2010), Brightness all Around (2011), In the Cold Edge (2010) faisant partie de The Arctic Trilogy, de même que sa plus récente vidéo A Step on the Sun (2012). Chacune de ces vidéos présentent des êtres solitaires évoluant dans des environnements rudes, voire extrêmes. On y rencontre un explorateur de l’Arctique, une mineuse de charbon, un expert en spéléologie glaciaire et un mineur de soufre. En fait, ces personnages font tout simplement leur travail, mais l’artiste y voit davantage une manifestation de quêtes existentielles, de désirs sans entraves ou de situations économiques désastreuses. À propos de ces œuvres, Biggs explique qu’elles « visent à susciter une réflexion sur les hiérarchies de pouvoir, les structures sociales et les rapports de l’individu avec le désir ».

L’exposition Janet Biggs est présentée au MAC dans le cadre de l’événement Montréal / Brooklyn où une œuvre vidéographique d’Aude Moreau, artiste montréalaise originaire de France, est également proposée. À l’occasion de cet événement d’art actuel, le Musée est en partenariat avec la Smack Mellon, galerie située à Brooklyn. Le volet brooklynois de cet échange culturel est constitué d’une installation in situ d’Aude Moreau ainsi que d’une nouvelle vidéo réalisée par Janet Biggs. Ces expositions seront présentées à la Smack Mellon du 12 janvier au 23 février 2013.

Les vidéos, les photographies et les performances de Janet Biggs ont fait l’objet de plusieurs expositions aux États-Unis et en Europe, notamment au Herbert F. Johnson Museum of Art à Ithaca (New York), au Everson Museum of Art (Syracuse, New York), au Vantaa Art Museum (Finlande), au Passagen Linköpings Konsthall (Suède) et au Perth Institute of Contemporary Arts (Australie). Le Tampa Museum of Art (Floride) lui a consacré une exposition rétrospective en 2011.

Commissariat

Lesley Johnstone, conservatrice au Musée d’art contemporain de Montréal, est la commissaire de l’exposition Janet Biggs.


Remerciements

Le Musée d’art contemporain de Montréal est une société d’État subventionnée par le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec et il bénéficie de la participation financière du ministère du Patrimoine canadien et du Conseil des arts du Canada. Le Musée les remercie chaleureusement ainsi que Collection Loto-Québec, partenaire principal du Musée.

Source et renseignements

Anne Dongois
T. 514 826-2050
[email protected]