Actif sur la scène des arts visuels depuis une dizaine d’années, Samuel Roy-Bois s’est fait remarquer au cours des dernières années par sa fantaisie, sa rigueur et son intelligence. Pour sa première exposition dans un musée, l’artiste a conçu deux nouvelles installations, soit Satellites et Ghetto (2006), une série de grands dessins et… le néologisme « inhabiter » qui est le fait, explique-t-il, « de se sentir étranger à un monde qui nous est familier ».
« S’introduire par le regard »
La première installation Satellites est composée de deux modules architecturaux dotés de larges fenêtres, seul accès au visiteur qui ne peut s’y introduire que par le regard. Les modules tournent sur eux-mêmes donnant une nouvelle lecture à l’architecture mobile… La seconde installation Ghetto est constituée d’une boîte dotée également d’une large fenêtre à l’intérieur de laquelle se trouve un matelas qui occupe toute la surface. Contrairement à Satellites, le visiteur est invité à s’engouffrer et à faire l’expérience d’un espace intérieur et intime mais livré au public. Des grands dessins complètent l’ensemble. Sortis de l’imaginaire de l’artiste, ils dégagent une impression de familiarité en regard des architectures des milieux urbains. Comme l’explique le conservateur Gilles Godmer : « Au cœur de ces œuvres insolites et déroutantes, la question de l’espace habitable s’impose d’emblée, à travers nombre d’incongruités, d’ambiguïtés et de paradoxes qui révèlent un malaise. »