Dans le cadre de l’exposition Alanis Obomsawin : les enfants doivent entendre une autre histoire, le MAC vous invite à une conversation entre la cinéaste, activiste et chanteuse Alanis Obomsawin et l’auteur Michel Jean. La rencontre aura lieu dans l’Auditorium de la Grande Bibliothèque de BAnQ, le mercredi 11 décembre 2024, à 18 h.

L’une des plus éminentes réalisatrices autochtones du monde, Alanis Obomsawin a commencé sa carrière comme chanteuse et conteuse avant d’en arriver au cinéma, en 1967, à titre de consultante à l’ONF. Son œuvre extraordinaire – 65 films, et elle tourne encore – comprend des documentaires phares comme Les événements de Restigouche et Kanehsatake – 270 ans de résistance. La cinéaste abénakise a reçu d’innombrables distinctions internationales, et ses films ont fait l’objet d’une rétrospective au Museum of Modern Art de New York en 2008.

Alanis Obomsawin a toujours réussi à accéder aux tribunes publiques pour faire valoir les préoccupations des Autochtones et à raconter leurs histoires. En tant que réalisatrice de documentaires à l’Office national du film du Canada (ONF), elle a fait preuve d’une telle efficacité et d’une telle intégrité qu’elle est devenue une figure révérée par les communautés autochtones, et célébrée au Canada et dans le monde entier. Elle a créé un modèle de cinéma autochtone qui privilégie la voix de ses sujets et remet en question les fondements (économiques, environnementaux, politiques, épistémiques, ontologiques) du système mondial généré par le colonialisme qui subsiste encore et avec lequel nous devons composer.

L’œuvre de l’auteur innu Michel Jean, originaire de Mashteuiatsh, une communauté innue | ilnue située sur les berges de Pekuakami est publiée dans huit langues et dans plus d’une dizaine de pays. Uniquement au Québec, les ventes dépassent les cinq cent mille exemplaires. Son œuvre est adaptée au théâtre et le sera bientôt au grand écran et à la télévision. Il a été l’invité des prestigieux Salons du livre de Francfort, Leipzig, Paris, Berlin, Beyrouth, Guadalajara, Madrid et nombreux festivals littéraires en France, en Allemagne et en Autriche, où les thèmes de la question identitaire, du territoire et de la survie des Premières Nations y trouvent une grande résonance.

Michel Jean est aussi lauréat de huit prix littéraires, dont sept pour son roman Kukum qui raconte la vie hors norme de son arrière-grand-mère Almanda et le courage maintes fois démontré par les Premières Nations. Kukum a été sacré Prix du Meilleur Roman des lecteurs et des libraires Points 2023 décerné par Éditions Points en France. De nombreuses universités à travers le monde étudient actuellement ce récit. Kukum fait partie de la liste établie par le magazine l’Actualité des vingt-cinq romans qui ont défini le Québec.

Michel Jean a reçu le Prix Bibliothèque Archives Canada pour sa « contribution exceptionnelle à la création et à la promotion du patrimoine culturel, littéraire et historique du Canada ». Le Conseil des arts et des lettres du Québec l’a fait Compagnon, une reconnaissance du « rayonnement de son œuvre à l’étranger ». L’Assemblée parlementaire de la Francophonie lui a remis l’insigne de chevalier de l’Ordre de la Pléiade qui souligne « le rayonnement du Québec et de ses cultures dans toute la francophonie ». Le Magazine l’Actualité le classe quant à lui parmi les 100 personnalités les plus influentes du Québec. Grandement apprécié du public québécois, il fera son entrée dans la section des noms propres du Robert illustré – Éditions 2025. 


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