Dans le cadre de l’exposition Alanis Obomsawin : les enfants doivent entendre une autre histoire, le MAC vous invite à une conversation entre la cinéaste, activiste et chanteuse Alanis Obomsawin et Nicolas Renaud, artiste visuel, cinéaste, monteur et professeur adjoint en études autochtones à l’Université Concordia. La rencontre aura lieu à l’Office national du film du Canada, le mercredi 15 janvier 2025, à 18 h.
L’une des plus éminentes réalisatrices autochtones du monde, Alanis Obomsawin a commencé sa carrière comme chanteuse et conteuse avant d’en arriver au cinéma, en 1967, à titre de consultante à l’ONF. Son œuvre extraordinaire – 65 films, et elle tourne encore – comprend des documentaires phares comme Les événements de Restigouche et Kanehsatake – 270 ans de résistance. La cinéaste abénakise a reçu d’innombrables distinctions internationales, et ses films ont fait l’objet d’une rétrospective au Museum of Modern Art de New York en 2008.
Alanis Obomsawin a toujours réussi à accéder aux tribunes publiques pour faire valoir les préoccupations des Autochtones et à raconter leurs histoires. En tant que réalisatrice de documentaires à l’Office national du film du Canada (ONF), elle a fait preuve d’une telle efficacité et d’une telle intégrité qu’elle est devenue une figure révérée par les communautés autochtones, et célébrée au Canada et dans le monde entier. Elle a créé un modèle de cinéma autochtone qui privilégie la voix de ses sujets et remet en question les fondements (économiques, environnementaux, politiques, épistémiques, ontologiques) du système mondial généré par le colonialisme qui subsiste encore et avec lequel nous devons composer.
Nicolas Renaud est artiste visuel, cinéaste et monteur. Il est également professeur adjoint en études autochtones à l’Université Concordia. Il crée des installations et réalise des films documentaires et expérimentaux depuis les années 1990, dont La Nouvelle Rupert (Brave New River), primé au festival Hot Docs de Toronto en 2013. Il a récemment exposé une série d’installations (2021-2024) inspirée des wampums hurons-wendats du XVIIe siècle, et réalisé plusieurs courts métrages, dont Florent Vollant – Je rêve en innu (2021) et Holiday Native Land (2023, coréalisé avec Brian Virostek). Il est membre du Indigenous Futures Research Centre et du Loyola Sustainability Research Centre à l’Université Concordia. Ses champs de recherche comprennent notamment les écologies autochtones, l’histoire et la culture wendat, les ceintures de wampum et les rapports coloniaux au Québec. D’origine mixte québécoise et autochtone, il est membre de la Première nation huronne-wendat de Wendake.