Dans « L’art de l’écoute », l’artiste et chercheuse Sandra Volny plonge au cœur des bouleversements causés par les changements climatiques, offrant une exploration profonde et sensible de la « survivance des espaces sonores ». À travers une série de projets collaboratifs, elle dévoile la présence persistante des traces sonores dans notre environnement en mutation. Du bruit de fond de l’océan Pacifique, guidant les pêcheurs chiliens dans leur navigation, à la voix enregistrée de la mer Morte, révélant sa propre disparition, chaque projet offre un éclairage unique sur la fragilité et la résilience de notre monde sonore. Les traces sonores des particules de sable dans le désert du Nouveau-Mexique et les vibrations de la glace en Antarctique se transforment en « fossiles sonores », témoignant des défis environnementaux contemporains.
Au cœur de ces explorations, les traces et tracés sonores ne se limitent pas à un simple mouvement tourné vers le passé; ils évoquent une renaissance, plaidant pour une mémoire et une recomposition des histoires oubliées. À travers « L’art de l’écoute », Volny invite à tendre l’oreille à un avenir possible, un horizon qui intègre ces récits passés comme une méthode de survie dans un monde en transformation.
Biographie
Sandra Volny est une artiste et chercheuse qui s’intéresse à la perception des espaces sonores. Elle déploie son travail dans des installations, des vidéos, des instruments, des situations collectives et des parcours performatifs. Son approche conjugue l’écoute, la recherche scientifique et l’enquête de terrain pour révéler des structures inaudibles à l’oreille nue et porter la voix de ce qui disparaît. Titulaire d’un doctorat en arts et sciences de l’art de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, sa thèse porte sur le concept de « la survivance des espaces sonores », explorant la persistance du son dans les espaces à travers leurs constellations matérielles, sensorielles et sociales. Elle est actuellement chercheuse postdoctorale au Département de sciences biologiques de l’Université de Montréal et au sein de la Chaire MÉDIANE de l’Université du Québec à Montréal. Ses recherches ont fait l’objet d’expositions individuelles et collectives notamment au Musée d’art de Joliette, à la Fonderie Darling, au Centre Clark, à la galerie FOFA, au Centre d’exposition de l’Université de Montréal, à la galerie Michel Journiac (Paris), au Ionion Center (Céphalonie) et au Raumlabor-267 (Braunschweig). Ses œuvres font partie de collections nationales et privées, notamment celles du Musée d’art contemporain de Montréal, d’Hydro-Québec et de Majudia.