Dans le cadre de l’exposition Françoise Sullivan, le Musée d’art contemporain présente une journée d’étude sur la danse et les arts visuels. Les participants qui ont contribué au programme de danse et de performance de l’exposition auront l’occasion de revenir sur leurs expériences respectives et parleront de leur rapport à l’œuvre de Sullivan. Divers autres intervenants actifs au cours des dernières décennies dans les mondes de la danse, du commissariat d’exposition et des arts visuels participeront également à la discussion, abordant notamment l’évolution que connaissent actuellement les échanges entre ces disciplines et leur cohabitation dans l’espace d’exposition.
Horaire
10 h 30 : Dena Davida (modératrice), Lynda Gaudreau, Simon Grenier-Poirier, Catherine Lavoie-Marcus, Dorian Nuskind-Oder, The Two Gullivers (Flutura & Besnik Haxhillari)
13 h 30 : Paul-André Fortier, Angélique Willkie
15 h : Ginette Boutin, Michèle Febvre
Participants
Depuis 1978, Ginette Boutin est interprète, chorégraphe et professeure de danse, collaborant avec de nombreuses compagnies telles que Les Ballets Modernes du Québec, le Groupe Nouvelle Aire, Danse Partout et Montréal Danse. Depuis 1986, elle travaille également avec Françoise Sullivan, recevant notamment une bourse du CAC en 1992 pour la réalisation d’un spectacle solo consacré aux œuvres de cette artiste. Elle participe aussi à plusieurs films de Mario Côté sur les chorégraphies de Sullivan, notamment Dédale, Les Saisons Sullivan et Black and Tan Fantasy/Répétition. Boutin a également créé et dansé des œuvres originales pour les vernissages d’artistes visuels comme Lisa Tognon et Nathalie Plouffe. Sa carrière l’a amenée à danser les œuvres de Françoise Sullivan, Paul-André Fortier, Jean-Pierre Perreault, Daniel Léveillé, James Kudelka, Ginette Laurin et bien d’autres, en Europe et en Amérique du Nord.
Formée en arts de la scène, Dena Davida est interprète, chorégraphe, chercheure, éducatrice et commissaire en danse contemporaine depuis 50 ans. Cofondatrice et commissaire de Tangente (1980 à 2018) et du Festival international de nouvelle danse de Montréal (1985 à 2001), elle était également chargée de cours au Département de danse de l’Université du Québec à Montréal de 1985 à 2010, et a soutenu une thèse de doctorat en Études et pratiques des arts dans la même université (2006). Ses publications et ses communications portent sur la danse artistique et la culture, et sur le commissariat en arts vivants. Elle était codirectrice des anthologies Fields in Motion: Ethnography in the Worlds of Dance (Wilfrid Laurier University Press, 2012) et Curating Live Arts: Critical perspectives, essays and conversations in theory and practice (Berghahn Books, 2018).
Paul-André Fortier apporte depuis plus de 40 ans sa contribution à la danse contemporaine québécoise en tant que créateur, interprète et pédagogue. Il amorce sa carrière comme interprète dans les années 1970, au sein du Groupe Nouvelle Aire, où il participe aux premières œuvres de ses pairs (Édouard Lock, Daniel Léveillé) et signera par la suite une cinquantaine de chorégraphies, solos, pièces de groupe et propositions in situ. Interprète à la forte présence, cet « homme qui danse » s’impose des contraintes d’espace, de temps et de technique, afin d’explorer ses propres limites et celles de son art. Inspiré par le croisement des disciplines artistiques, il a également collaboré avec d’autres créateurs, notamment Françoise Sullivan, Betty Goodwin, Rober Racine, Alain Thibault, Robert Morin ou encore Malcolm Goldstein.
Michèle Febvre est professeure retraitée du Département de danse de l’UQAM. Elle fut également interprète pour le Groupe Nouvelle Aire et Fortier Danse Création, mais aussi pour Françoise Sullivan, Louise Bédard, et plus récemment pour Sylvain Émard et Nicolas Cantin. Elle est l’auteure de Danse contemporaine et théâtralité (Chiron, 1995) et responsable de publication d’ouvrages collectifs, notamment La danse au défi (Parachute, 1987), Jean-Pierre Perreault : regard pluriel (Les Heures bleues, 2001) et Anatomie du vertige : Ginette Laurin : vingt ans de création (Les Heures bleues, 2005). Toujours active dans le milieu de la danse, elle agit à titre de consultante, de rédactrice et de conseillère artistique.
Artiste, chorégraphe, commissaire et chercheuse, Lynda Gaudreau est particulièrement intéressée par les pratiques expérimentales. Elle crée des dispositifs ― des installations vidéographiques ou des installations performées ― où film, corps et objet s’interpénètrent. Ses projets invitent le visiteur à une expérience décalée où réflexion critique et situations insolites se rencontrent. Lynda Gaudreau a collaboré avec de nombreux lieux de la scène contemporaine internationale. Mentionnons son lien étroit avec la culture flamande ainsi que ses collaborations avec le Théâtre de la Ville de Paris, qui a coproduit son travail pendant près de sept ans, avec la Biennale de Venise et plus récemment la Architectural Association School of Architecture (AA), à Londres. Sa thèse de doctorat en Études et pratiques des arts a été consacrée au concept d’asynchronie en arts.
Simon Grenier-Poirier est un artiste interdisciplinaire qui vit et travaille à Montréal. Son champ de recherche artistique et conceptuelle comprend l’art relationnel, le concept d’hospitalité, le commissariat, les systèmes, la guerre froide et le rôle de la culture dans les organisations du pouvoir. Formé en enregistrement sonore et en arts visuels, il poursuit sa pratique principalement de façon collaborative. En plus de son travail avec la chorégraphe Dorian Nuskind-Oder, Grenier-Poirier fut membre actif (2012-2016) du duo musical Automelodi, formation avec laquelle il a participé à une tournée européenne ainsi qu’à l’enregistrement du deuxième album studio du groupe Surlendemains Acides.
Catherine Lavoie-Marcus est une artiste interdisciplinaire basée à Montréal. Elle s’intéresse aux manifestations de l’intelligence collective en chorégraphie et en littérature : partitions ouvertes, écriture à plusieurs, partage de connaissances, gestes situés. Depuis 2008, elle présente des créations sur des scènes et dans des centres d’artistes du Québec (Tangente, Studio 303, Usine C, Centre d’art Skol, Fonderie Darling, Musée d’art contemporain) et partage des recherches personnelles ou collectives à l’étranger (France, Espagne, Chine, Mexique). Elle publie des réflexions théoriques et critiques sous la forme d’articles et d’essais et elle est chroniqueuse permanente à la revue esse arts + opinions.
L’artiste Dorian Nuskind-Oder est établie à Montréal depuis 2009 et se consacre aux disciplines de la chorégraphie et de la performance. Elle collabore souvent avec l’artiste en arts visuels Simon Grenier-Poirier et ses créations s’inspirent des dynamiques sociales et des systèmes de valeurs et d’échanges. Ses pièces récentes incluent Speed Glue (2017/2019), une partition chorégraphique pour deux joueurs de tennis de table, Biergarten für Alchimisten (2016), une conférence-performance sur le thème de l’alchimie et de l’intelligence artificielle, et Memory Palace (2016), une performance conçue pour trois personnes ayant de l’expérience en danse folklorique ou sociale. Nuskind-Oder est artiste membre de la compagnie de production Je suis Julio.
The Two Gullivers est un duo d’artistes formé par Flutura Preka & Besnik Haxhillari, qui sont nés en Albanie et établis au Québec depuis 2000. Ils ont présenté leurs œuvres performatives à la Biennale de Venise, à la Hamburger Bahnhof, Berlin (2000), à la Biennale de Pékin (2005), à la Galerie nationale de Tirana (2016), à la Galerie Leonard & Bina Ellen, Montréal (2013), au Musée national des beaux-arts du Québec (2016) et au Musée d’art contemporain de Montréal (2018). Besnik Haxhillari (Ph. D.) est professeur au Département de philosophie et des arts à Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Flutura Preka (Ph. D.) est membre du groupe de recherche URAV à l’UQTR. Parallèlement à leur pratique artistique, ils mènent des recherches théoriques et écrivent sur l’art de la performance.
Performeuse, chanteuse, pédagogue et dramaturge, Angélique Willkie poursuit une carrière en Europe pendant plus de 25 ans, où elle travaille notamment avec Alain Platel, Sidi Larbi Cherkaoui, Jan Lauwers / Needcompany, et comme chanteuse avec le groupe de musique du monde Zap Mama. Dramaturge œuvrant dans les milieux de la danse et du cirque, Angélique Wilkie est professeure adjointe au Département de danse contemporaine de l’Université Concordia et doctorante en Études et pratiques des arts à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Sa recherche reflète son intérêt pour la dramaturgie du corps en performance.