Considéré comme l’un des artistes les plus influents de l’art contemporain canadien, Guido Molinari a contribué de façon importante à l’avancement de la peinture non-figurative. Peintre, artiste, critique et théoricien de l’art, il participe aux débats soulevant la question fondamentale de l’abstraction et dresse, durant les années 1950, les prémisses d’une exigeante réflexion sur la spécificité de l’espace pictural. Ses découvertes de l’œuvre de Jackson Pollock, des écrits de Piet Mondrian et de la révolution automatiste auront un impact majeur sur le cours de sa pratique. En 1955, il séjourne pour la première fois à New York. La même année, il fonde avec Fernande Saint-Martin la galerie L’Actuelle à Montréal vouée exclusivement à l’art non-figuratif. Il est notamment directeur des expositions au restaurant L’Échourie lors du lancement du Manifeste des Plasticiens dans le cadre de leur exposition inaugurale. Dans l’esprit de ce texte, ses premières œuvres portent une attention particulière aux composantes plastiques comme éléments de construction. Sa pratique se distanciera toutefois de celle des premiers Plasticiens. Son œuvre acquiert avec le temps une certaine dimension lyrique par son caractère radical et une quête rigoureuse de l’épurement qui marquera l’évolution de son travail. Également inspiré par Kasimir Malevich, Vassily Kandinsky et Barnett Newman, Molinari s’applique à créer un espace plastique, dont la définition repose essentiellement sur le rôle qu’y joue la couleur.

<em>Guido Molinari</em>, 1988
Guido Molinari, 1988
Guido Molinari, 1988 © Richard-Max Tremblay • Photo : Richard-Max Tremblay