Montréal, le 21 juin 2016 — Le Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) est très fier de présenter une exposition consacrée à une artiste canadienne parmi les plus marquantes de sa génération, Liz Magor. Habitude, de même que l’installation Priority Innfield des jeunes artistes américains Lizzie Fitch et Ryan Trecartin. Fidèle à son engagement de proposer des expériences toujours stimulantes, le Musée invite le public montréalais et les innombrables touristes en cette belle saison à découvrir des démarches qui reflètent et interrogent, dans des approches conceptuelles et matérielles totalement différentes, nos modes de vie au quotidien. Les deux expositions sont offertes du 22 juin au 5 septembre 2016.
Liz Magor : penser la condition humaine en passant par la matière
La Canadienne Liz Magor est sans conteste l’une des plus importantes artistes de sa génération. Liz Magor. Habitude est un survol non chronologique, le plus ambitieux jamais présenté, qui réunit au MAC des sculptures et des installations réalisées au fil des quarante dernières années. Il met en lumière les thèmes récurrents, le spectre émotionnel et les matériaux expérimentés par l’artiste, permettant aux visiteurs d’observer son judicieux travail d’assemblage d’objets du quotidien qui contribue à faire naître un sentiment d’absence troublant. Allant de l’intime au monumental, les œuvres présentées illustrent la portée d’une pratique « dont les préoccupations englobent les états psychologiques de dépendance et de désir, de compulsion et de consommation ainsi que la construction du sens par des formes et des objets matériels », souligne John Zeppetelli, directeur général et conservateur en chef du MAC.
Entre les préoccupations classiques de l’art minimal et un vocabulaire visuel qu’elle ouvre à des notions d’identité sociale, entre autres, Liz Magor fait preuve d’une rigueur conceptuelle qu’elle allie à une recherche fouillée des matériaux, tout en jouant sur la notion d’échelle. L’exposition rend compte des aspects conceptuels et formels de l’œuvre de cette artiste remarquable, faisant se côtoyer des œuvres très récentes et d’autres remontant plus loin dans sa carrière. Ses combinaisons de moulages et d’objets trouvés – Burrow, 1999, Chee-to, 2000, Carton II, 2006, etStill Alive, 2016, par exemple – évoquent des notions d’attraction et de répulsion. Sont également présentées des installations comme Production, 1980, Messenger, 1996, et la superbe œuvre murale Being This, 2012, une série de boîtes contenant des vêtements jetés, mais méticuleusement recousus et embellis par l’artiste, tout comme Violator, 2015, une vieille couverture en laine, elle aussi finement raccommodée. Les co-commissaires Lesley Johnstone et Dan Adler ajoutent : « il est remarquable de voir que, compte tenu de la diversité des matériaux – des brindilles au tweed en passant par le chocolat et les cigarettes – Magor a maintenu le même niveau de rigueur procédurale et de complexité conceptuelle depuis plus de quarante ans.»
Biographie
Liz Magor (née en 1948) vit et travaille à Vancouver, en Colombie-Britannique. Ses œuvres ont fait l’objet d’expositions individuelles au Peep-Hole à Milan (2015) ; au Musée des beaux-arts de l’Ontario à Toronto (2015, 1986) ; à Triangle France à Marseille (2013) ; au Power Plant à Toronto (2003) ; à la Vancouver Art Gallery (2002) ; et à de nombreuses occasions à la Susan Hobbs Gallery à Toronto et chez Catriona Jeffries à Vancouver. Signalons également de récentes expositions collectives, dont MashUp: The Birth of Modern Culture, à la Vancouver Art Gallery (2016) ; Pacific Triennial, au Orange County Museum of Art à Newport Beach, en Californie (2013) ; Zoo, au Musée d’art contemporain de Montréal (2012) ; et The Mouth and other storage facilities, à la Henry Art Gallery à Seattle (2008). Liz Magor est récipiendaire du prix Gershon Iskowitz (2014), de l’Audain Prize for Lifetime Achievement (2009) et du Prix du Gouverneur général (2001). En 1984, elle représentait le Canada à la Biennale de Venise ; elle a également participé, en 1982, à la Biennale de Sydney, en Australie, et à la documenta 8, à Cassel, Allemagne, en 1987.
Commissariat et coproduction
Les commissaires de l’exposition sont Lesley Johnstone, conservatrice et chef des expositions et de l’éducation au MAC, et Dan Adler, conservateur invité et professeur agréé d’histoire moderne et contemporaine de l’art à l’Université York de Toronto.
Catalogue
L’exposition est accompagnée d’un catalogue bilingue de 264 pages, abondamment illustré, coproduit par le MAC, le Migros Museum für Gegenwartskunst à Zurich et le Kunstverein à Hambourg. Il réunit un entretien avec Liz Magor réalisé par Lesley Johnstone, des textes des artistes Géraldine Gourbe, Ian Carr-Harris, Corin Sworn, Chris Sharp, Isabelle Pauwels et Trevor Mahovsky, ainsi que des essais de Dan Adler, Heike Munder et Bettina Steinbrügge. Ce catalogue est disponible à la Boutique du MAC au coût de 55 $.
Lizzie Fitch et Ryan Trecartin : Priority Innfield
Comptant parmi les artistes les plus emblématiques de leur génération, les jeunes artistes américains Lizzie Fitch et Ryan Trecartin cartographient « avec beaucoup de dextérité et de courage, de nouveaux territoires sociaux et esthétiques », explique John Zeppetelli. Depuis leur rencontre en 2000, ces artistes ont recours à la vidéo, à la sculpture, au son et à l’installation pour aborder impertinemment la dématérialisation de nos relations interpersonnelles, aussi bien que l’autoreprésentation frénétique et banalisée qu’entraînent et facilitent la technologie et les médias sociaux. Ce faisant, ils proposent une vision potentielle de l’avenir dans lequel notre place dans le monde est déterminée par un nombre croissant de facteurs avec lesquels il est très difficile de naviguer. Trecartin affirme : « J’aime l’idée que la technologie et la culture évoluent plus rapidement qu’elles ne sont comprises par les gens. »
Le MAC présente en première Nord-Américaine Priority Innfield, un « théâtre sculptural » composé de quatre films, chacun projeté dans son propre pavillon. Ces films – Junior War, Comma Boat, CENTER JENNY et Item Falls, tous de 2013) – représentent un chapitre dans un récit de pseudo science-fiction racontant une histoire de civilisations futures inspirée d’une interprétation revisitée des théories de l’évolution. Composé de séquences tournées par Trecartin dans les années 1990 alors qu’il était encore étudiant en Ohio, Junior War documente des rituels adolescents excessifs et sert de prologue à l’ensemble. Dans Comma Boat, Trecartin prend les traits d’un réalisateur dictatorial dirigeant de façon inefficace une troupe complètement apathique. CENTER JENNY et Item Falls mettent en scène des étudiantes (toutes appelées Jenny) qui étudient le « passé humain » tout en souhaitant gravir les échelons de la société.
Soigneusement scénarisés et réalisés dans des décors et costumes conçus par les artistes, leurs films résultent des contributions de nombreux collaborateurs. Élaborés en même que les tournages, les pavillons de Priority Innfield en reprennent les thèmes et les éléments plastiques : plateau de tournage, salle de bain ou parc de banlieue. Ils servent d’aires de visionnement et de plateformes d’observation en plus de diffuser une trame sonore d’ambiance pour l’installation. « En présentant ainsi leurs films, Fitch et Trecartin créent une expérience fluide et ouverte dans un espace uni et isolé du reste du monde – qui soulignent mieux les glissements phénoménologiques et sémantiques au cœur de leurs œuvres », fait remarquer Mark Lanctôt, commissaire de l’exposition et conservateur au MAC.
Il est à noter que les films sont présentés en version originale anglaise. Des versions françaises des synopsis sont disponibles en salle.
Biographies
Lizzie Fitch et Ryan Trecartin sont nés tous deux en 1981, respectivement dans l’Indiana et au Texas. Ils ont étudié à la Rhode Island School of Design. Ils vivent et travaillent à Los Angeles. Depuis leur participation remarquée à la Whitney Biennial de 2006, les deux artistes multiplient les projets, tous plus ambitieux que les uns que les autres. Ils ont participé à d’importantes expositions collectives, entre autres Younger than Jesus au New Museum à New York (2009) et Il Palazzo Enciclopedico à la 55e Biennale de Venise (2013). Leurs œuvres ont fait l’objet d’expositions individuelles au Museum of Contemporary Art à Los Angeles (2010), au MoMA PS1 à New York (2011), au Musée d’art moderne de la Ville de Paris (2011-2012), ainsi qu’au KW Institute for Contemporary Art à Berlin (2014-2015).
Commissariat et partenariat
Priority Innfield a été conçue à l’origine pour Il Palazzo Enciclopedico lors de la 55e Exposition internationale d’art contemporain de la Biennale de Venise, dont Massimiliano Gioni était le commissaire.
Cette tournée est organisée en collaboration avec la Zabludowicz Collection. Avec l’aimable permission de Tamares Real Estate Holdings, Inc. :
- 2 octobre au 21 décembre 2014 – Zabludowicz Collection, Londres
- 5 février au 24 avril 2016 – La Casa Encendida, Madrid
- 22 juin au 5 septembre 2016 – Musée d’art contemporain de Montréal
Le commissaire de la présentation au Musée d’art contemporain de Montréal est Mark Lanctôt, conservateur au MAC.
Remerciements
Le Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) est une société d’État subventionnée par le ministère de la Culture et des Communications du Québec et il bénéficie de la participation financière du ministère du Patrimoine canadien et du Conseil des arts du Canada. Le Musée les remercie sincèrement de leur appui. Enfin, le MAC remercie ses partenaires Loto-Québec et Ubisoft Montréal de même que son partenaire média La Presse.
Dans le cadre de la présentation Liz Magor. Habitude au MAC, le Musée tient aussi à remercier PACART inc. pour son soutien qui a permis de faciliter la préparation et l’organisation de l’exposition.
Source et renseignements
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Anne Dongois
T. 514 826-2050
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