« Une indéniable énergie »

Présent sur la scène de l’art contemporain depuis la seconde moitié des années 1990, Pascal Grandmaison s’est affirmé au cours des dernières années comme l’un des artistes les plus rigoureux et novateurs de sa génération. On dit souvent de son travail qu’il renouvelle non seulement la photographie et la vidéo mais également les dispositifs d’exposition qu’il met en scène. Empruntant le plus souvent au genre du portrait, le travail de Grandmaison se caractérise par le recours à des stratégies formelles telles que le plan rapproché, le fond blanc ainsi que les fragments et détails. L’artiste aborde dans ses œuvres la pratique du quotidien et la nature hybride des dimensions descriptive et narrative de l’image. Pierre Landry, conservateur de l’exposition, précise ainsi sa pensée : «Au-delà d’un apparent détachement face aux êtres et aux choses, les œuvres de Grandmaison expriment et conjuguent, avec un remarquable aplomb formel, des états d’âme dont le caractère ambigu s’avère porteur d’une indéniable énergie.»

Des œuvres créées pour l’exposition

Cette présentation constitue la première exposition individuelle du travail de Pascal Grandmaison dans un musée. L’exposition comprend une vingtaine d’œuvres, des photographies tirées de cinq séries et trois films, dont plusieurs pièces récentes et inédites (photos : Ouverture et Upside Land et films : Air et Diamant, toutes de 2006). Un parcours rigoureux et extrêmement soigné conduit le visiteur des séries photographiques Waiting Photography (2003) et Verre (2004-2005) à la troublante installation Air (2006, film super 16 transféré sur support numérique) projetant l’image d’un corps allongé filmé de très près. Le mouvement respiratoire modifie la luminosité du lieu, faisant apparaître et disparaître le fond blanc de l’image. Le film est projeté sur un socle écran placé dans un espace restreint dont le plafond est abaissé et le plancher surélevé.

Commissarié par : Pierre Landry